8.2.09

Le dentiste viennois et les dents de l'amer

Le Dauphiné Libéré, 08/02/2009

Santé : le dentiste viennois milite toujours pour quitter la « Sécu »

Les dents de l’amer

Le docteur Gayet obtiendra-t-il un jour gain de cause ? Pour le chirurgien-dentiste viennois, embarqué depuis deux ans dans un bras de fer corsé avec un adversaire hors norme, qui n’est autre que la Sécurité sociale dont il conteste le monopole (lire repères), l’issue du combat est proche. « Si je me bats contre des moulins ? Non, car les moulins semblent bien fléchir... » Sur quoi, dès lors, peut-il baser son optimisme, lui qui vient de faire appel de la décision du tribunal des affaires de sécurité sociale, qui l’a condamné en décembre dernier à s’acquitter de l’ensemble des cotisations qu’il a cessé de verser à l’Urssaf depuis fin 2006 ? Dans la France entière des procès de ce type ont fleuri ces dernières années, donnant systématiquement tort à tous ceux qui espèrent « quitter » la Sécurité sociale pour souscrire une assurance privée, auprès d’organismes établis dans d’autres pays de l’Union européenne.

Et comme le souligne justement un bloggeur, sur l’un des nombreux forums consacrés au sujet, la réponse à la question qui divise la poignée de contestataires et une Sécurité sociale qui ne cesse de marteler son démenti ne pourrait être tranchée qu’en cas de décision inverse de l’un de ces tribunaux. Qui ferait ainsi figure de jurisprudence en la matière.

Une brèche dans la muraille ?

Or il s’avèrerait, selon le leader des « anti-monopole », le docteur Reichman qui préside le Mouvement de la liberté de la protection sociale, que ce jour-là soit arrivé. Mi-décembre, la Cour de cassation, en invalidant un arrêt de la Cour d’appel de Besançon pris dans le cadre d’une affaire d’agriculteurs ayant souscrit une assurance santé privée, aurait entrebâillé la porte de l’espoir : « après quinze ans de bataille, on sait reconnaître les avancées », note Claude Reichman.

Le magazine « Entreprendre » enfonce le clou

Qui a tort, qui a raison ? Rien ne permet d’affirmer, aujourd’hui, que ceux qui tenteront de quitter le navire « Sécurité sociale » pour naviguer sous d’autres cieux obtiendront facilement leur bon de sortie. Un dossier fouillé du magazine « Entreprendre » (page 70 de son numéro de février 2009) affirme pourtant sans l’ombre d’un doute que « le monopole de la Sécurité sociale n’existe plus ».

Sottise et propagande, pour les partisans du monopole, refus de l’évidence et sujet tabou, pour les autres.

Le docteur Gayet, lui, persiste et signe, sûr de son fait. Et prévient : « si la France ne respecte pas les règles, les gens n’auront plus confiance en leur pays ».

Philippe FRIEH

REPERES

La lutte du dentiste

Dans notre édition du 8 novembre 2007, nous révélions la teneur du combat du docteur Georges Gayet, appelé à comparaître devant le tribunal des affaires de sécurité sociale, saisi par l’Urssaf de Vienne, l’organisme de collecte des cotisations et contributions sociales. Le praticien, qui tient à préciser que son « action n’influe en rien sur les montants des remboursements des soins et de prothèses dentaires », avait choisi fin 2006 de cotiser auprès d’une caisse d’assurance anglaise. Il a donc été condamné en décembre dernier avant de faire appel de cette décision. A noter que le député-maire de Vienne, Jacques Remiller, a posé deux questions relatives au sujet au journal officiel, en février et en novembre dernier.

Quid du monopole ?

Ceux qui affirment que le monopole de la Sécurité sociale a été abrogé et que l’organisme a été mis en concurrence s’appuient tout bonnement sur des directives européennes (92/94/CEE et 92/96/CEE) censées être transposées en droit français depuis l’ouverture, en 1993, des frontières intérieures de l’UE. La France, à la différence de l’Allemagne où les caisses publiques d’assurance maladie sont en concurrence depuis 1996, refuserait selon eux d’appliquer ces directives. La Sécurité sociale, de son côté, a toujours affirmé que ces directives ne concernaient que les assurances complémentaires, que toute personne vivant et travaillant en France était soumise au régime obligatoire de la Sécurité sociale et que ceux qui tenteraient de s’y soustraire s’exposeraient à des sanctions financières et des poursuites pénales.

3 commentaires:

Vincèn a dit...

Espérons une issue favorable positive pour le docteur contre l'URSSAF car en dehors des cotisations excessives, les agissements de cet organisme sont eux aussi abusifs !!!!!

Guillaume Francoeur a dit...

Aucune issue positive à envisager... la jurisprudence est constante et les textes sont têtus, aussi têtus que les irréductibles du village improbable qui ne veulent pas d'un système dont ils profitent...
Les amendes civiles finissent par tomber également. A force, peut-être que les contestataires impénitents finiront par se ranger à l'évidence juridique et économique.
Guillaume Francoeur

leduc a dit...

bonjour
je vous propose de lire ces quelques lignes pour ceux qui souhaitent ""quitter le RSI""

CJCE l’Affaire C‑350/07 du 18 novembre 2008 http://curia.europa.eu/jurisp/cgi-bin/form.pl?lang=FR&Submit=Rechercher$docrequire=alldocs&numaff=C-350/07&datefs=&datefe=&nomusuel=&domaine=&mots=&resmax=100

1ER PISTE
Y a-t-il absence de lien direct entre les cotisations versées et les prestations servies?
point 43
« la Cour a estimé que l’absence de lien direct entre les cotisations acquittées et les prestations versées impliquait ainsi une solidarité entre les travailleurs…. »

Point 46
« De plus, sous réserve de vérification par la juridiction de renvoi, il semblerait que le régime assure une couverture indépendamment de toute faute de la victime ou de l’employeur, et indépendamment du versement concret des cotisations par l’employeur. »

Point 48
« La Cour, pour établir si un régime de sécurité sociale donné applique le principe de solidarité, a accordé une attention particulière aux niveaux des cotisations versées et des prestations servies en vertu dudit régime. Le principe de solidarité ne sera pas respecté si les prestations perçues par les personnes couvertes par un régime dépendent directement des cotisations versées par elles ou pour leur compte. »

Point 52
«  À cet égard, ainsi que la Cour l’a relevé dans l’arrêt Cisal C-218/00
l’absence de lien direct entre les cotisations acquittées et les prestations versées implique ainsi une solidarité entre les travailleurs les mieux rémunérés et ceux qui, compte tenu de leurs faibles revenus, seraient privés d’une couverture sociale adéquate si un tel lien existait»

aller sur le cite du RSI
ou sur google

Les prestations servies par le RSI sont non seulement liées au fait d’être à jour de ses cotisations mais aussi a une certaine ancienneté d’adhésion à cette caisse ci-joint sous forme de brochure
Pour l’ invalidité
Être à jour des cotisations depuis 1975 … et 6 mois d’ancienneté…
Pour les indemnités journalières
Être à jour des cotisations et 1an d’affiliation
Pour la retraite complémentaire
Être à jour des cotisations
la notion d’entreprise, au sens des articles 81 CE et 82 CE est ici parfaitement démontrée

2 EME PISTE
Les prestations servies aux assurés sont-elles dicté par la loi?

Point 47.
«  Il est également nécessaire d’examiner si le régime allemand d’assurance en question applique le principe de la solidarité et si les éléments essentiels de ce régime sont soumis au contrôle de l’État. »


Des document qui proposent aux « assures sociaux du RSI »
- ses services aux artisans commerçants Européens …. http://www.le-rsi.fr/affiliation_cotisations/affiliation/qui_est_affilie_au_rsi.php (tout en bas)

Mais il n’y a pas de réciprocité pour les Français qui souhaiterai aller voir les autres caisses européennes…

- de payer des charges locatives ,fiscales ,sociales ,personnelles ,professionnelle et exceptionnelles
- de bénéficier d’aide ménagère http://www.le-rsi.fr/action_sanitaire_et_sociale/invalides_retraites/aide_maintien_domicile/aide_menagere_a_domicile.php
-de bénéficier du règlement des factures de chauffage
- de se faire prendre en charge leurs vacances : voyage ,hébergement et frais de bouche …. http://www.le-rsi.fr/action_sanitaire_et_sociale/invalides_retraites/aide_difficulte_ponctuelle/aide_vacances.php
Est-ce le rôle d’une caisse de sécurité sociale a cotisations (soit disant) obligatoires ,d’organiser des séjours tous frais payés et de faire des procédures de recouvrement pour les encaissements des « cotisations sociales obligatoires »

3EME PISTE
Le montant des prestations servies n’est il pas proportionnel aux revenus des personnes assurées, les prestations sont-elles identiques pour tous les bénéficiaires  ? Point 35,40

Le RSI applique a certaine prestation (ex aide ménagère ) une proportionnalité participative en fonction des revenus des personnes demandeuses de cette « aide ».
Ce qui fait que ce service n’est pas pour tous les assurés mais fonction de leur revenu.

MES CONCLUSIONS (qui n'engage que ma lecture et ma capacite a comprendre ces mots.....)

Le point n°1 , la prestation servie est liée au règlement des cotisations « sous réserve que les cotisations soient à jour » et « à une durée de cotisation/d’ancienneté »
(en assurance c‘est le délai de carence…)

Le point n°2, les prestations fournies contre cotisations ne sont pas toutes issues de la loi ,mais d’une volonté de proposer un éventail de services aux assurés qui dépasse très largement les notions de solidarité prévu par la loi .
(RSI agence de voyage all inclusive….)

Le point n°3, certaines prestations sont versé proportionnellement au montant des « ressources mensuelles ».(aide ménagère)

MAIS LE VENT VIENT DE BRUTALEMENT TOURNER ET VOILA LES DIRECTEURS DE CAISSES LACHES PAR LE GOUVERNEMENT PENDANT LA TREVE DES CONFISEURS DE DECEMBRE 2008

Décret n° 2008-1407 du 19 décembre 2008 relatif à la responsabilité personnelle et pécuniaire des agents comptables des organismes de sécurité sociale
NOR: MTSS0816010D http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019992640&dateTexte=&categorieLien=id

NE ME CROYEZ PAS SUR "lecture" MAIS PRENEZ LE TEMPS DE CONTROLER LES REFs DE MES DOCUMENTS(sur google ou autre) et FAITE VOUS VOTRE PROPRE OPINION...